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François
Bruntz
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POUR COMMENCER
Deux ans après la sortie
en édition limitée de la troisième version
de Space Hulk, Games Workshop a renouvellé l'opération
en nous proposant un tout nouveau jeu dans l'univers de Warhammer
: Dreadfleet!
Dreadfleet nous permet de revivre
les combats qui opposèrent les corsaires de la Grande
Alliance à des pirates morts-vivants.
La Tribune de la Baie des Crocs
vous propose de découvrir la revue de complète
de cette boite de jeu.
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Depuis deux décennies, les pillards
morts-vivants du Comte Noctilus ont écumé tous les océans du vieux monde.
Après chaque raid, la Flotte Maudite disparaît aussi furtivement qu'elle
était apparue, à l'abri de toutes représailles. Cependant, les hommes
gardent espoir. Le capitaine Jaego Roth du Heldenhammer a juré de traquer
et de détruire le Comte Noctilus une fois pour toutes. À ses côtés naviguent
les pirates les plus habiles et renommés de Sartosa, chacun voguant
sur un immense vaisseau hérissé de canons ou de balistes. Aux douze
coups de minuit lors de l'ignoble Geheimnisnacht, le Heldenhammer et
ses compagnons hissent les voilent jusqu'au royaume de la non-vie appelé
le Cimetière du Galion. L'un après l'autre, le Comte Noctilus et ses
vils alliés viennent à leur rencontre.
Avec Dreadfleet, Games Workshop continue
de nous étonner avec une boite de jeu remplie à ras bord
d'un matériel de très grande qualité :

LES FIGURINES
Ce sont bien entendu les figurines et leur qualité qui attirent
immédiatement l'attention! De très grande taille, les
navires sont très détaillés! C'est bien simple,
les plus belles figurines des jeux traitant de bataille navale fantastique
comme Man O'War ou The Uncharted Seas sont reléguées au
rang de grossiers morceaux de plomb/résine.


Chacune des deux flottes du jeu est composée
de 5 navires, chacun d'entre eux appartenant à une race ou une
nation différente du Vieux Monde.
Chaque figurine est donc très typée : le navire Haut-Elfe
est élégant et élancé tandis que le navire
Nain est une forteresse blindée flottante.
On notera que chaque figurine est fournie avec un socle texturé.
Le revers de la médaille est, tout comme pour Space Hulk v3,
que chaque figurine est un véritable challenge à peindre
pour le peintre moyen... Mais Games Workshop, par l'intermédiaire
de ses fameuses photos mettant en scène ses oeuvres, ne peut
que motiver tous les joueurs à peindre leur boite de jeu...

En plus des navires principaux, Dreadfleet
met en scène des cogues ainsi que des monstres marins.
Les cogues sont des unités de taille plus modeste transportés
par les navires principaux. Petite exception, les Nains et Elfes utilisent
respectivement des Dirigeables blindés et des Dragons qui ont
la capacité de voler.

Dernières figurines mises à
la disposition des joueurs : trois monstres marins! Là encore
la qualité est au rendez-vous pour ces créatures qui peuvent
apparaître aléatoirement sur le champ de bataille et semer
encore plus de confusion dans les combats...
LES DECORS
L'une des grandes forces de Dreadfleet est de proposer aux joueurs une
boite de jeu complète. Ainsi de nombreux décors et un
tapis de jeu sont fournis en plus des figurines.
De la simple épave de navire à la grande île hébergeant
un château en passant par le volcan ou le squelette d'une tortue
géante, la variété et la qualité de ces
décors est indiscutable. On regrettera la présence de
très nombreux crânes qui s'expliquent par le fait que l'action
se déroule dans une dimension parallèle peuplée
de morts-vivants. Cela limite cependant la possibilité de réutiliser
ces décors dans d'autres jeux de bataille navale.




Grande première dans une boite de
jeu Games Workshop, le tapis de jeu est également fourni. Et
il ne s'agit pas d'un poster en papier mais bel et bien d'un tissu imprimé
de relativement bonne qualité. Comme pour les décors,
on remarquera que des ombres et silhouettes de créatures mortes-vivantes
sont visibles dans les flots, cela limitera là aussi les possibilités
de recyclage du tapis à d'autres jeux. D'autant plus que celui-ci
est d'une taille réduite et délimité par un cadre
indiquant des informations nécessaires au jeu.

LE RESTE DU MATERIEL
DE JEU
Déjà bien sonné par la qualité et le
nombre des figurines de la boite, le joueur n'est pas prêt de
se remettre lorsqu'il découvrira la somme de pions, dés,
cartes et autres accessoires de jeu!

A la croisée des chemins entre le
jeu avec figurines et le jeu de plateau, Dreadfleet utilise en effet
beaucoup de cartes de jeu différentes : de petite taille, ces
cartes sont de qualité moyenne et manquent un peu de couleur.
Les autres accessoires de jeu (règlette, gabarit de virage ou
encore pions de trésor) sont en plastique à peindre là
où d'autres jeux proposent plutôt des gabarits en carton.

LE LIVRE DES REGLES
Force est d'admettre que nombreux sont les joueurs à avoir craqué
pour Dreadfleet sans avoir seulement lu les règles. En effet,
Games Workshop a la réputation d'éditer des jeux efficaces
sinon totalement originaux. Qu'en est-il vraiment?

Arrêtons-nous d'abord sur la forme.
Comme à son habitude, Games Workshop nous fournit un livre d'une
très grande qualité : tout en couleurs, photos et illustrations
nombreuses, etc. On regrettera cependant sa relative fragilité
et l'on peut craindre le syndrome des pages volantes après une
utilisation intensive...
De manière classique, le livre des
règles nous présente le contexte de Dreadfleet, les règles
ainsi qu'une campagne complète composée de 12 scénarios.
L'UNIVERS DE DREADFLEET
Le contexte de Dreadfleet ne déroutera pas les fans de l'univers
de Warhammer Fantasy Battle. Un terrible comte-vampire, à la
tête d'une flotte maudite de morts-vivants, sème la terreur
sur les côtes du Vieux Monde. Un corsaire, qui a perdu toute sa
famille lors d'un raid des morts-vivants, va se dresser contre lui et
mener une flotte de pirates issus des quatres coins du Vieux Monde jusque
dans les mers d'une contrée inaccessible au commun des mortels
: le Cimetierre du Galion.
Avouons tout de suite que ce contexte ne brille pas par son originalité
mais il a le mérite de mettre les choses en place : on est clairement
dans une ambiance à la "Pirates des Caraïbes".
A noter que le livre des règles fournit également l'histoire
de chacun des navires et des capitaines qui participent aux batailles
de Dreadfleet. Contrairement à d'autres jeux, on ne contrôle
pas des unités anonymes mais bel et bien des navires pirates
ayant non seulement leurs propres règles mais aussi leur propre
personnalité.

LES REGLES DE JEU
Sans présenter un caractère fondamentalement original, les règles
de jeu apportent un certain nombre de nouveautés.
La structure d'un tour de jeu se découpe
ainsi :
Plusieurs points sont intéressants à développer.
Tout d'abord la gestion du vent est plus
détaillée que dans d'autres jeux. Ainsi la direction du vent est prise
en compte mais aussi sa force. On regrettera cependant que cette direction
du vent puisse changer rapidement et de façon radicale rendant délicat
l'anticipation de ses manoeuvres.
La gestion de l'état de chaque navire présente
également une nouveauté : chaque navire possède sa propre fiche et reçoit
des dégâts au cours de la bataille. Chaque carte de dégât est placée
sur la fiche du navire ce qui permet de savoir immédiatement quel est
son état opérationnel.

Le système met en avant les capitaines
des navires. Ces derniers peuvent en effet donner des ordres spéciaux
permettant d'améliorer la manoeuvrabilité de son navire ou d'effectuer
des actions spéciales (un "Feu à volonté" par exemple permettra à un
navire de tirer une bordée à la manière d'un "overwatch"). Lors d'un
abordage, les capitaines se battront en duel et pourront recevoir des
blessures les rendant moins aptes à donner ces fameux ordres spéciaux.
Chaque navire possède sa propre histoire,
comme on l'a déjà vu, mais également ses propres caractéristiques et
règles spéciales. Ainsi chacun d'entre eux est unique et joue un rôle
différent au sein de sa flotte.
Le reste des règles est classique
et déjà vu ailleurs mais cela n'enlève rien à
son efficacité : gabarit de virage pour gérer les manoeuvres,
jets de dés à six faces pour résoudre les tirs
(touche à 4+, 5+ ou 6+ selon la portée) et sauvegardes
d'armure pour éviter les dégâts, etc.

LA CAMPAGNE
Le livre des règles présente également une campagne de 12 scénarios
mettant en scène les efforts du pirate Jaego Roth pour mettre fin aux
agissement du comte-vampire Noctilus.
La campagne propose aux joueurs de monter progressivement en puissance
(chaque scénario utilisant de plus en plus de navires) tout en inscrivant
les batailles navales dans un contexte narratif fort (bien qu'assez
peu original).
L'un des points forts de cette campagne est que chaque scénario propose
des challenges différents et ancrés dans l'imaginaire collectif lié
aux pirates : que cela soit une course aux trésors ou une opération
pour libérer un capitaine pirate des griffes d'une tribu de goules,
chaque bataille possède sa propre ambiance.

CONCLUSION
Dreadfleet est, sans surprise, un excellent jeu proposant un matériel
tout simplement extraordinaire et des règles simples (mais pas simplistes!)
et solides.
Certains lui reprocheront l'absence annoncée d'extensions mais la boite
se suffit largement à elle-même en particulier grâce à une campagne
de grande qualité.
Si le jeu se révèle être accessible à tous,
il est cependant à conseiller aux vétérans du jeu
avec figurines : Dreadfleet prend en effet tout son intérêt
avec un matériel peint à 100%, matériel (en particulier
les figurines des navires) qui n'est justement pas forcément
facile à peindre.